MÉANDRES

C'était en septembre ...

Durant tout l'été

l'eau avait méandré dans les détours de ses rêves
déserté les vagues de l'océan
s'était évanouie en rosée

le sel avait fui le marais
disparu dans le soleil
s'était désagrégé jusque dans des pots de terre

les épis avaient refusé de germer
les moulins avaient ignoré le vent
les farines s'étaient enlisées dans les sabliers

le boulanger avait cherché son chat
le pétrin était resté sec
le pâton ne se levait plus le matin

les dernières miettes avaient moisi sans devenir panure
les souris ne trouvaient plus leur nid de mie
les bébés ne tétaient plus les croûtons

le pain faisait l'école buissonnière ...
il était perdu ...



Mêler dans une jatte un quart de litre de lait avec cent grammes de sucre en poudre, et laisser une gousse de vanille fendue dans sa longueur y macérer un petit moment . Dans un bol, battre quatre oeufs entiers comme pour une omelette .
Clarifier deux cent grammes de beurre dans une casserole en le faisant fondre à feu doux . Ecumer le dessus et récolter le liquide clair dans une poêle en évitant soigneusement de verser le dépôt blanchâtre de sa lie .
Tremper l'une après l'autre quatre belles tranches de brioches un peu rassises dans le lait puis dans les oeufs et les faire dorer au beurre dans la poêle .
Servir avec de belles fraises de Plougastel de ce début d'automne .

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